Quel plus beau texte que "Dernier Sourire " pour vous parler d'une rencontre qui eut lieu en 1996 entre Mylène Farmer et une femme médecin, devenue également écrivain, répondant au nom de Marie de Hennezel.
Un dimanche comme un autre, sur un plateau de France 2, Mylène ne cache pas son affection pour l'un des ouvrages de son invitée, si ce n'est le meilleur d'entre tous, "La mort intime". ce texte intense, dur, chargé d'émotions fortes et violentes, demeure paradoxalement un témoignage des plus poignant sur la Vie.
"Ce qui vont mourir nous apprennent à vivre... Bien des mourants, au moment de quitter la vie, nous ont lancé ce message poignant : ne passez pas à coté de la vie, ne passez pas à coté de l'amour... Alors que la mort est si proche, que la tristesse et la souffrance dominent, il peut y avoir encore de la vie, de la joie, des mouvements d'âme d'une profondeur et d'une intensité parfois encore jamais vécues..."
Plus qu'une rencontre, la lecture de ce livre aida Mylène de la même force que celle du "Livre tibétain de la Vie et de la Mort " de Sogyal Rimpotché. Voici les mots qu'elle tiendra sur ces morceaux de vie :
" J'ai beaucoup aimé ce livre, je le trouve merveilleusement écrit et surtout, ce sont des témoignages de choses qui me touchent profondément... Que la Mort est un sujet qui me passionne, qui m'a hantée de nombreuses années et qui aujourd'hui me... j'aimerais dire qui ne m'obsède plus de la même façon et c'est aussi grâce à cette lecture.
C'est, non pas un métier... mais un don de soi qui est merveilleux... j'avoue que ce livre m'a aidé et m'a réconforté dans certaines choses. "
" Les gens qui vont mourir, répond Marie de Hennezel, sont malades depuis longtemps. Ils ont fait tant de chemin... D'étape en étape finalement, et souvent dans la solitude, parce que les autres autour ne veulent pas voir qu'ils ont fait ce chemin. Donc effectivement, quand ils arrivent à quelques mois ou quelques semaines de cette échéance, ils sont souvent beaucoup plus prêt que leur entourage.
Ce qui est important dans ces moments-là, c'est qu'on ne peut plus porter de masque, on a besoin d'aller au bout de soi, d'être d'une authenticité très, très grande...
Je crois que c'est l'expérience humaine la plus profonde qui existe, que de pouvoir être auprès de quelqu'un qui est en train ou qui va mourir. "
Son livre fut traduit en 16 langues, lu à travers le monde et aura très certainement trouvé un écho dans les coeurs de tout un chacun. Un témoignage comme certainement je n'en ai jamais lu sur ma vie... sur la mort...
"Que puis-je offrir à ce regard plein d'angoisse, sinon ma confiance ? Je ne puis le rassurer avec des mots, car ce qu'il redoute tant se produira peut-être. Je peux seulement soutenir de toute mon âme cette part de lui qui saura de toute façon faire face à ce qui lui arrive"
Source : Mylène Farmer Magazine, N°19 / Avril - Mai - Juin 2001 Texte de David Marguet
Sentir ton corps,
Tout ton être qui se tord,
Souriant de douleur.
Sentir ton heure,
Poindre au coeur d'une chambre
Qui bannit le mot tendre.
Sentir ta foi,
Qui se dérobe à chaque fois,
Que tu semble comprendre.
Parle-moi encore...
Si tu t'endors,
Si c'est ton souhait,
Je peux t'accompagner...
Qui te condamne ?
Au nom de qui ?
Mais qui s'acharne à souffler tes bougies ?
Est-ce mentir ?
Est-ce te trahir ?
Si je t'invente des lendemains qui chantent...
Vois-tu le noir de ce tunnel ?
Sais-tu l'espoir quand jaillit la lumière ?
Ton souvenir ne cessera jamais
De remuer le (la) couteau dans ma (mon) plaie..