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Mylène Farmer - Interview - Le Temps Libre - 05 octobre 1994



  • Date
    05 octobre 1994
  • Média / Presse
    Le Temps Libre
  • Interview par
    J-F Bourgeot
  • Fichier
    Mylène Farmer Presse Le Temps Libre 05 octobre 1994
  • Catégories interviews



Le Temps Libre :  Avez-vous le sentiment de ressembler à votre personnage de Catherine ?
Mylène Farmer : Le point commun c'est sans doute ce mélange de fragilité et de force qui est en elle. Mais je ne dirais pas que j'en suis proche, j'ai essayé d'interpréter. Et je puise évidemment dans mes détresses et mes propres névroses pour nourrir le personnage. Catherine est une jeune fille "différente", au caractère enfantin et anormal. Le fait est qu'on ne m'a jamais considérée dans le milieu de la chanson comme quelqu'un de tout à fait normal ! Moi je n'ai aucun souvenir de mon enfance. Et c'est douloureux. Je peux m'en fabriquer des souvenirs, mais je n'en ai pas de véritables. Mais en matière de difficulté de vivre, je n'ai rien inventé, ça fait partie de moi.


Le Temps Libre : Vous êtes plus heureuse maintenant...
Mylène Farmer : Ce que je sais, c'est qu'avant de créer, je n'étais pas très heureuse ; ma vraie naissance, ou ma renaissance, date du jour où j'ai pu m'exprimer. Et j'avais besoin du regard de quelqu'un. J'ai eu la chance de rencontrer cette personne, de faire cette rencontre magique et fondamentale... Mais je ne peux pas dire que je vais mieux maintenant. J'ai eu la chance de pouvoir faire ce que je fais mais aujourd'hui j'envie définitivement les gens qui ne se posent pas de questions.


Le Temps Libre : Vous auriez pu vous lancer dans le cinéma avec quelqu'un d'autre que Laurent Boutonnat ?
Mylène Farmer : Je crois que oui, j'aurais pu, mais soit le metteur en scène ne me plaisait pas, soit le sujet ne me plaisait pas. Le rôle de La leçon de piano, j'aurais dit oui !


Le Temps Libre : La façon d'être folle de Catherine est une façon assez douce, c'est un choix de l'actrice ?
Mylène Farmer : Je pense que le personnage est plus introverti que spectaculaire mais ma personnalité fait sans doute pencher plus encore vers le murmuré. Je n'aime pas les cris et, dans cet univers qui tient du conte et qui nous promène entre le vrai et le faux, le réel et l'irréel, la lecture ne doit pas être trop évidente. Quant à moi, je n'aime pas le conflit et j'aime le silence. Dans la vie, je ne réponds pas aux agressions. La vie fait payer à ceux qui doivent payer. Je préfère penser ça et j'ai pu le vérifier, de nombreuses fois...


Le Temps Libre : Vos clips étaient déjà ambitieux, et généralement très scénarisés, mais là vous vous faites plaisir dans les grandes largeurs, non ?
Laurent Boutonnat : J'ai toujours été musicien et j'ai toujours voulu faire du cinéma. La chanson, c'est le résultat du hasard. Le clip c'est intéressant comme expérience et je l'ai effectivement abordé de différentes façons, soit de façon très rythmique, très musicale, soit de façon plus écrite et plus cinématographique. Mais aujourd'hui, il y a un terrorisme de l'image, de l'image pure. Je crois que c'est d'ailleurs la fin d'un cycle. Moi, au cinéma, j'ai envie de prendre le temps de m'arrêter sur un visage, sur un paysage, donner le temps aux choses et aux situations de se mettre en place, d'exister.


Le Temps libre : Trois heures, ça existe ! Il y a plusieurs thèmes dans votre film, le sujet de départ c'est quoi ?
Laurent Boutonnat : Je ne suis pas parti d'histoire pré-existante. Ni livre, ni rien. Je suis parti de choses inexplicables et le film a mûri pendant pas mal d'années. En fait, je suis parti d'envies. Envies de faire un film, envies primaires. Envies de vent, de neige, de couleurs, de poussière, d'amour. A partir de ça naît quelque chose. Dans l'écriture du script, la guerre par exemple est venue bien plus tard. Cette première guerre mondiale m'a intéressé parce qu'elle marque tout simplement le réel commencement de la technologie du XXè siècle. L'irruption finalement du nouveau monde dans un univers bien en retard, qui ressemble au Moyen-Âge. C'est aussi le moment où les femmes se mettent à prendre pas mal de choses en main...

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