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Mylène Farmer - Interview - Télé 7 Jours - 05 décembre 1988



  • Date
    05 décembre 1988
  • Média / Presse
    Télé 7 Jours
  • Interview par
    Cécile Tesseyre
  • Fichiers
    Mylène Farmer Presse Télé 7 Jours Programmes du 10 au 16 décembre 1988  Mylène Farmer Presse Télé 7 Jours Programmes du 10 au 16 décembre 1988  Mylène Farmer Presse Télé 7 Jours Programmes du 10 au 16 décembre 1988
  • Catégories interviews



Cécile Tesseyre : De Libertine à Pourvu qu'elles soient douces, vos chansons ont toujours été un peu osées. Jusqu'où irez-vous ?
Mylène Farmer : Je ne m'autorise pas de limites. En ce moment, je n'écris pas, la question ne se pose donc pas...


Certains trouvent vos paroles choquantes...
Dans Sans contrefaçon, je dis : "Je me fous du qu'en dira-t-on". C'est vrai. Malgré tout, je pense avoir beaucoup d'interlocuteurs favorables puisque le 33 tours, Ainsi soit je... approche déjà les 600.000 exemplaires vendus.


Et vos parents, votre famille...
Nous n'avons aucun dialogue sur ce sujet. Nous sommes une famille de longs silences, mais qui ne sont pas pour autant de longs creux...


L'amour, le couple sont-ils importants pour vous ?
Pour moi, l'amour est fondamental pour la créativité. J'aime beaucoup cette phrase du romancier Luc Dietrich, qui dit que "L'amour est un grand courage inutile". Je suis comme mes chansons, libertine, douce et fidèle. Très fidèle.


Êtes-vous heureuse ?
Je suis incapable de répondre. Une fois de plus, c'est un paradoxe. Pour moi, l'amour doit être grandeur et décadence.


Lio vient de poser nue pour "Lui". Vous apparaissez dénudée dans certains de vos clips. Vous imiteriez Lio pour des photos ?
Non. On me l'a déjà proposé, pour une somme d'ailleurs très rondelette. Je ne le ferai jamais car je n'éprouve aucun plaisir à cela. La seule motivation de ceux qui acceptent est l'argent. Quant à Lio, je me garderai bien de la juger, car c'est une artiste que je respecte beaucoup.


Que dit votre courrier ?
Je reçois de plus en plus de lettres, et j'ai de moins en moins le temps d'y répondre, car je ne veux déléguer ce bonheur à personne. Je reçois de longues lettres de gens qui ont le mal de vivre et qui cherchent un dialogue ou une consolation. Ma meilleure façon de leur répondre, c'est à travers les chansons. Je n'ai jamais reçu de lettre d'insultes !


En allant chercher votre trophée aux "Victoires de la musique", vous avez dit être à la fois très heureuse et très triste.
C'était un grand moment d'émotion. J'ai toujours eu du mal à distinguer le bonheur de la tristesse. Chez moi, ils se conjuguent parfaitement. En prenant ma récompense, j'ai vu défiler les plus belles images de ma vie et les plus cruelles aussi. On dit bien que la jouissance est une petite mort. Je n'ai pas voulu chasser le naturel, je n'avais préparé aucun texte, j'ai tout dit spontanément. D'autres choses sont également intervenues, mais je tiens à les garder secrètes.


Comment avez-vous célébré cette Victoire ?
Dans le silence. Dans la voiture, en quittant le Zénith, avec mon manager Bertrand LePage, nous n'avons échangé aucun mot. J'étais assise à serrer très fort entre mes mains cet objet très lourd. C'est ma manière de vivre les choses. Mon sens de la fête est le repli sur soi sans occulter le bonheur. Chez moi, j'ai placé la Victoire dans mon salon, sur un haut-parleur. Comme beaucoup d'artistes, j'ai été étonnée. Je ne vois aucune inscription sur le trophée, pas même la catégorie. Tout juste "Victoires de la Musique 1988". Je regrette cet anonymat.


Et le lendemain ?
Je suis redescendue sur terre en me plongeant dans le travail, qui est surtout une préparation physique en vue du Palais des Sports, en mai 89.


En quoi consiste cette préparation ?
Du sport. Pour l'instant, je le pratique à la dose minimale de quatre fois par semaine pendant environ quatre heures et demie. Ensuite, je m'entraînerai tous les jours. Par exemple, je commence le matin, à 10h00, par une séance de jogging. Le mot a été un peu galvaudé, mais disons qu'il s'agit de courir en ayant de belles foulées et en obtenant un rythme cardiaque en harmonie avec la course. Le résultat doit être de pouvoir courir une heure sans s'arrêter, sans fatigue, et en récupérant son souffle rapidement. C'est un travail de haute précision, dirigé par mon entraîneur, Hervé Lewis.


(Après le footing, elle rencontre un pêcheur à la ligne) :
Sans avoir la passion de Dominik du groupe Indochine, j'aime à regarder ces gestes silencieux. Ce doit être très reposant.


Et ensuite ?
Nous retournons à son appartement, où Rambo a installé une salle de sport. Un travail comparable à celui d'une danseuse. Après vient le moment du repas. Une bonne alimentation est indissociable d'un bon entraînement physique. Mes repas sont établis par un cuisinier diététicien


(Emmanuel Engrand, le chef cuisinier du restaurant "Distrimo") :
Il m'a enseigné des menus variés et équilibrés (du poisson et des légumes-crudités) et surtout à manger lentement et à boire peu pendant les repas. Le plus dur a été d'arrêter la cigarette, même si je ne fumais pas vraiment.


Cet entraînement vous a-t-il changée ?
Mon corps a changé. Pendant vingt-quatre ans, je n'ai pas fait de sport, hormis l'équitation et les cours de gym à l'école. Avant, j'avais l'impression qu'après trois ou quatre séances, je serais épuisée. Or, mon énergie est décuplée. Dès le début, mon entraîneur a fait en sorte que je ne souffre pas de courbatures. Quant à ma manière de travailler, elle a gagné en rigueur...

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