Les brèves

Duel

MF 24/7 : les brèves

coffret cendres de lunes
Fnac vinyle rouge
RemixXL par Radio FG
RemiX XL Offstage
Promo paramount pour remix ...
Promo BFM

Duel chansons

Voter
2015
City Of Love
Voter
2022
D'un autre part

Résultat du vote

53%
47%
X

Mylène Farmer - Interview - Rock FM - Juillet 1986



  • Date
    Juillet 1986
  • Média / Presse
    Rock FM
  • Interview par
    Bertrand Delcour et Yves Couprie
  • Fichiers
    Mylène Farmer - Presse - Rock FM - Juillet 1986  Mylène Farmer - Presse - Rock FM - Juillet 1986
  • Catégories interviews



Mylène Farmer : (en entrant) ... un divan de psychanalyste

Bertrand Delcour : Commençons par le commencement.
Mylène Farmer : J'ai suivi des cours de théâtre pendant deux ans, et après j'ai rencontré deux personnes qui ont écrit Maman a tort, je suis rentrée en studio, et cette chanson a très bien marché.


Bertrand Delcour : Chez toi on a vu un petit singe dans une cage. A côté il y a une télévision sur un magnétoscope. Qu'est-ce que tu préfères regarder ?
Mylène Farmer : Le singe qui vit.


Bertrand Delcour : Même pas tes clips ?
Mylène Farmer : Je déteste me regarder. On avance quand on s'observe mais le regard sur soi n'est pas le meilleur.


Bertrand Delcour : Tu te moques des parents avec Maman a tort. Et avec Libertine tu dois complètement terroriser le M.L.F. quand il écoute les paroles.
Mylène Farmer : Hou là là ! Moi je suis terrorisée par ce mouvement là, alors...


Bertrand Delcour : Tu es bien dans ta peau ?
Mylène Farmer : Déjà pour faire ce métier je pense qu'il ne faut pas être très bien, mais je prends énormément de plaisir à chanter Libertine par exemple.


Bertrand Delcour : Demain c'est la Saint Donatien, c'est la fête du Marquis de Sade. En plus, cette nuit, c'est la pleine lune... Tu lis Sade ?
Mylène Farmer : J'ai lu en long, en large et en travers Justine. C'est assez attirant, j'avoue.


Bertrand Delcour : Puisque tu as envie de faire du cinéma, on ne t’a pas proposé de scénarii bien sombres qui changeraient des productions actuelles ?
Mylène Farmer : Pour l'instant non. J'aimerais bien tourner avec Roman Polanski. Faire Le locataire, ça m'aurait fait plaisir. (au magnéto) Je n'aime pas cette petite machine...


Bertrand Delcour : C'est un piège.
Mylène Farmer : C'est un viol.


Bertrand Delcour : Heu... en fait, tu n'as pas l'air de trop t'intéresser à la mode.
Mylène Farmer : Non, ça implique des connotations ennuyeuses. Il y a des époques, comme celle du libertinage, par exemple, qui sont attirantes. Mais j'ai été programmée pour 1986.


Yves Couprie : Tu te sens bien entre Le Pen, Le Sida, Tchernobyl, Kadhafi, et toutes ces choses ?
Bertrand Delcour : La question qui tue !
Mylène Farmer : (Rires) Et vous ?!


Bertrand Delcour : Si on te proposait de participer à une Messe Noire tu accepterais ?
Mylène Farmer : Evidemment ! Il y a Vieux bouc pour ça. Si j'avais une scène à faire, j'utiliserais ce genre de chose. Le prochain clip Libertine sera très beau. On va s'inspirer de toute l'ambiance de Barry Lyndon.


Yves Couprie : En classe, tu étais au fond ? Toute seule dans ton coin...
Mylène Farmer : J'ai eu cette période. Et puis j'ai eu la période révolutionnaire.


Bertrand Delcour : ... Marxiste !
Yves Couprie : Punk !
Mylène Farmer : (Rires) Non, non, non ! Du tout ! Ça s'est traduit d'une autre façon.


Yves Couprie : Comment ?
Mylène Farmer : Oh... c'était un peu de paranoïa, certainement. A chaque réflexion de la maîtresse je me disais : c'est pour moi. Et puis un refus de tout.


Yves Couprie : Ça ne s'est pas mal terminé ?
Mylène Farmer : Non, non. Toute mon adolescence je la déteste.


Bertrand Delcour : On a l'impression que tu as peur de tout.
Mylène Farmer : Je me méfie un peu. Et puis je voudrais comprendre !


Yves Couprie : On sait même pas quel âge tu as...
Mylène Farmer : J'ai 24 ans.


Yves Couprie : Qu'est-ce que tu as pu faire en 23 ans ? Avant de chanter...
Mylène Farmer : Heeuuu...


Bertrand Delcour : Et si c'était à refaire, tu le referais ?
Mylène Farmer : Pendant 23 ans j'ai maudit ma maman de m'avoir mis au monde, et puis après je l'ai adorée. J'ai certainement rêvé très longtemps.


Bertrand Delcour : Tu rêvais à quoi ?
Mylène Farmer : C'est indiscret !


Bertrand Delcour : Tu voulais devenir roi de France ? Maître du monde ? Catin ?
Mylène Farmer : Catin certainement !


Bertrand Delcour : Quand tu chantes ça, c'est parce que c'est vrai !
Mylène Farmer : C'est de bonne guerre. Je suis la prostituée du show-bizness, et de beaucoup d'autres choses.


Bertrand Delcour : Mylène FARMER, quel est le secret de ta réussite ?
Mylène Farmer : Je n'en sais rien ! (Rires) Qu'est-ce que vous avez contre moi ? Arrêtez ! (Re-rires)


Bertrand Delcour : Bon. Quand tu étais petite, tu savais que tu allais devenir ce que tu es ?
Mylène Farmer : De toute façon, c'était ou ça, ou dans un autre monde...


Bertrand Delcour : ...l'hôpital psychiatrique, tu n'y a jamais pensé ?
Mylène Farmer : Mon dieu ! Quelle image ils vont avoir de moi. Vous avez bu ?


Bertrand Delcour : Donc t'es pas bien sur Terre ?
Mylène Farmer : Si si. Très bien.


Bertrand Delcour : On t'a jamais proposé des drogues ?
Mylène Farmer : Je n'ai jamais fait appel à ça.


Yves Couprie : Alors qu'est ce que tu vas faire des royalties de Libertine ?
Mylène Farmer : Je m'achèterai un château et j'y mettrai des milliers de singes. Voilà !


Bertrand Delcour : Un château du XVIIIè siècle.
Mylène Farmer : En Bavière, pour être à côté de mon ami Louis.


Yves Courprie et Bertrand Delcour : ?
Mylène Farmer : Avec Gilles de Rais, Louis II est un des mes personnages préférés.


Bertrand Delcour : Il a mal fini Gilles de Rais. Mais lui au moins a sauvé son âme à la fin parce qu'il s'était repenti. Si on te proposait le repentir et la vie éternelle, tu accepterais de renier ton personnage démoniaque ?
(Long silence flippant)
Mylène Farmer : C'est vous qui êtes démoniaques !!


Bertrand Delcour : Quelles déclarations tu as à faire à la presse française ?
Mylène Farmer : Ah… je n'ai rien à leur dire. Je suis heureuse d'être là. Et... tant pis pour eux.


Bertrand Delcour : Bon, ben, on peut couper ici ?
Mylène Farmer : (S'approchant dangereusement de la touche STOP). Je peux avoir le plaisir d'ARRETER CETTE MACHINE ?


Clic.

Recherche Interviews

Rechercher dans les interviews
de Mylène Farmer