Les années Cendres de lune

Cool, le 01/10/1986

Je ne sais pas s’il y a un fil conducteur dans l’album. Il y a une chanson qui va parler de Greta Garbo, une autre sur un autre sujet »plus grandir », une autre « libertine » qui est encore autre chose… Je ne pense pas que ce soit aller dans un sens. C’est essayer d’amener le maximum de choses dans un même album.

Cool, le 01/10/1986

La chanson est pour moi, avant tout un métier qui est très difficile. Et puis c’est ma vie.

Cool, le 01/10/1986

J’ai réellement décidé (de faire de la chanson professionnellement) à partir du moment où je l’ai matérialisée. C’est-à-dire il y a deux ans et demi quand Maman a tort est sorti. C’est à ce moment précis que j’ai décidé de travailler, de transpirer, de mener un combat pour ça.

Cool, le 01/10/1986

J’estime que toute personne qui fait un métier public doit prendre en compte la chance parce qu’elle existe et que pour d’autres personnes elle n’existe réellement pas. Après, c’est une aventure personnelle. Le travail n’est pas non plus inexistant. Chance, travail, c’est cela.

Cool, le 01/10/1986

Avec le recul d’avantage. Mais là encore, l’important n’était pas de définir Maman a tort, mais de le chanter et puis de l’imposer. Ça c’est plus mon aventure que d’expliquer : « Voilà, j’ai voulu dire ça, parce que ceci ou cela ». C’est un peu moins mon rôle. Enfin moi, j’estime que c’est comme ça. S’il y a quelque chose à dire sur Maman a tort, c’est que c’est à la fois un peu une comptine tragique d’enfants, qui va dire sous des airs ingénus des choses graves. C’est vrai que si on veut approfondir, parce qu’on peut le faire, c’est l’hôpital psychiatrique, c’est les rapports indirectement avec la mère et l’enfant, et l’infirmière qui va prendre le rôle de mère. Mais est-ce qu’on a besoin de dramatiser, d’aller jusque là ? Je n’en sais rien. Maintenant, les gens ont perçu d’autres choses, des phrases comme « J’aime ce qu’on m’interdit, les plaisirs impolis »…

Cool, le 01/10/1986

Maintenant ce que je veux, c’est faire autre chose, voir autre chose, un autre univers, une autre démarche (après Maman a tort, NDLR). Libertine c’est un peu le tremplin. Ça va me permettre d’aller plus loin que ça, parce qu’il y a eu un succès médiatique dans les ventes, au niveau du clip aussi. Là, il y a une image qui commence à être précisée dans l’esprit des gens. A partir de ça, demain je ne vais pas refaire du « Libertine ». Ce serait à la fois facile et un suicide.

Cool, le 01/10/1986

Dans le clip, on a fait mourir les héros. Ça fait partie des références qu’on a du romantisme. C’est vrai que c’est toujours poussé à l’extrême, que le héros doit mourir, parce que ça prend une ampleur plus importante, c’est peut-être ça, le côté tragique. Sinon, c’est encore quelque chose d’assez léger. Je suis « libertine » mais qu’on me prenne la main.

Cool, le 01/10/1986

Ce clip Libertine est une idée commune à la personne qui travaille avec moi, qui l’a réalisé, et moi-même. Depuis le début que je pense chanson, je pense image.

Je n’ai pas envie de faire partie du courant actuel. Mais il ne faut pas que ça devienne généralité. C’est toujours ce qui me dérange

Cool, le 01/10/1986

Dans Libertine, c’était une démarche, c’était intéressant de traiter le 18è siècle, les salons libertins avec les bougies, les scènes un peu osées. C’était intéressant. Sur Plus grandir, ce n’était pas ça du tout. C’était un château baroque qui pouvait se passer en 85, comme en 70, comme avant. C’était comme dans un rêve

Cool, le 01/10/1986

Une chanson n’est qu’une chanson. On en fait ce qu’on veut, on l’habille, on la déguise, on en fait des choses merveilleuses, mais il ne faut pas se reposer là-dessus. Sinon ou on n’avance pas, ou on ne réfléchit pas trop. C’est peu de choses une chanson et à la fois c’est tout. Quand j’ai pris le chemin du studio pour une autre, l’aventure de la précédente est terminée.

(Je fais ce métier) parce qu’il m’est essentiel pour l’instant. Je me donne le droit de changer d’humeur dans quelques années. Je pense qu’il y a beaucoup de personnes qui se mentent, et spécialement les artistes, quant ils disent : « C’est ma vie ». C’est vrai que sur le moment, c’est ma vie aussi. Mais il faut se donner la possibilité de faire aussi d’autres choses.