Les années Les mots

Paris Match, le 06/12/2001

Il y a une grande part d’enfance en moi, peut-être que je ne dois pas la quitter.

Paris Match, le 06/12/2001

Il faudrait encore définir ce qu’on appelle porno chic. Il n’y a dans ces photos (les photos de l’album Les mots, ndlr), que je sache, ni pornographie ni nudité apparente. A ma connaissance, la pornographie n’a jamais été chic.

Paris Match, le 06/12/2001

Dans un spot télé qu’on vient de faire pour la promotion du « Best Of » comprenant les extraits de mes clips, il y a un plan de trois secondes dans lequel un homme soulève délicatement un drap avec une badine et découvre une paire de fesses. Les censeurs de la publicité nous l’ont fait couper sans donner d’explication. Quelle hypocrisie, alors qu’on nous abreuve toute la journée de violence.

Paris Match, le 06/12/2001

Tout ce qui est tiède m’ennuie, le politiquement correct, l’uniformité de pensée et d’expression. Je ne suis pas naïve, je sais très bien qu’en publiant ce genre de photos (les photos de l’album best of Les mots, ndlr) je vais provoquer un certain type de réaction. Comme je suis la première à m’insurger contre la censure, je ne peux pas être mon propre censeur ! Je vais au bout de mes désirs.

Paris Match, le 06/12/2001

Ces photos (les photos de l’album best of Les mots, ndlr) ne représentent qu’une des facettes de ma personnalité, la plus osée sans doute. Une femme qui revendique sa féminité avec peut-être plus de verve qu’une autre. C’est la situation qui me fait sourire car cette femme, sur cette photo, c’est aussi tout le contraire de moi.

Paris Match, le 06/12/2001

Je choisis mes moments. J’aime séduire avec les mots, avec les gestes. Si je n’aimais pas séduire, comment pourrais-je faire ce métier ?

Paris Match, le 06/12/2001

Je suis quelqu’un qui contrôle, mais pourquoi le contrôle serait-il condamnable ? Contrôler c’est être aussi exigeant, avec soi-même qu’avec les autres, contrôler ce n’est pas ignorer ni ne pas respecter le talent des autres. Je fais ce métier depuis dix-huit ans. J’ai très vite compris qu’il fallait se méfier car il y a toujours détournement : détournement de mes intentions, détournement de mes propos dans les interviews. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je n’en donne pratiquement jamais. J’essaie de limiter les débordements, les écarts, les mensonges. Plutôt que de passer mon temps à me justifier, ce qui n’est pas dans ma nature, je préfère le silence.

Paris Match, le 06/12/2001

Je me méfie d’une certaine nature humaine. Plus que tout, je redoute la trahison. Mais la méfiance n’exclut pas le don de soi. Peut-être m’a-t-on beaucoup trahie. Je ne sais pas. Ou plus.

Paris Match, le 06/12/2001

Il paraît que je préférais les camions aux jeux de petites filles et que je fabriquais, comme dans “Tom et Jerry”, des petites bombes avec des bouchons de liège et, une mèche que je mettais devant les perrons avant de partir en courant !