Les années Ainsi soit je… et Tour 89

Secrets de Stars - France Inter, le 02/12/1989

J’aime l’auteur, j’aime l’interprète. J’ai souhaité lui envoyer un mot pour lui dire que j’aimais ce qu’il faisait. Mais là, une fois de plus, on a, peut être à tort, un peu de pudeur et, j’ai un petit peu de mal à le faire. Mais, je le formulerai d’une façon un autre jour, certainement.

Secrets de Stars - France Inter, le 02/12/1989

« Don’t Give up » de Peter Gabriel et Kate Bush : c’est peut être la plus belle chanson que j’ai jamais entendue…
Je crois que c’est une osmose. C’est le texte, c’est la mélodie, c’est l’interprétation, les interprètes. Et puis, il y avait un clip qui était d’une sobriété magnifique. Et puis, c’est probablement ce à quoi j’aspire. C’est faire passer une émotion. Je crois qu’il n’y a que ça qui compte, pour moi.

Secrets de Stars - France Inter, le 02/12/1989

Je ne sais pas si j’ai un look. J’aime, en tout cas, j’aime les habits. J’aime m’habiller et, si j’ai une réflexion à faire par rapport à ça, c’est que je déplore que les gens n’aient plus réellement envie de bien s’habiller mais dans n’importe quels lieux… Même en télévision, puisque c’est en tout cas ce que l’on regarde le plus facilement. Les gens se négligent un petit peu trop, je trouve. Est-ce qu’il faut parler de respect ? Je n’en sais rien. Moi, j’en ai un pour les personnes qui vont me regarder. J’en ai un pour moi aussi. Donc, ça fait partie de ma vie. Donc, je ne sais pas s’il faut parler de look. Maintenant, c’est effectivement une recherche quant à la façon de s’habiller parce qu’on va faire attention à mille choses, à des couleurs, probablement à un style. En tout cas, ça, ça fait partie intégrante de ma personnalité.

Secrets de Stars - France Inter, le 02/12/1989

La plus belle silhouette, en tout cas que j’aime, c’est celle qu’avait Katharine Hepburn. J’aime ce côté qui est finalement très, très sobre mais qu’on pourrait qualifier finalement de masculin mais, ce sont toujours des pantalons avec des choses qui sont très pastel en général aussi et qui sont très, très féminins. Enfin, pour moi, ça c’est vraiment la représentation d’une grande classe, en tout cas. Maintenant, les excentricités, je pourrais les aimer aussi…

Secrets de Stars - France Inter, le 02/12/1989

Il y a quatorze chansons. La façon dont nous on a envisagé cette scène, c’était très important que de finalement réécrire une histoire avec déjà des petites histoires. On a essayé de faire évoluer un personnage, qui est le mien, de faire évoluer, oui, un personnage dans la vie. Donc, ça commence par L’Horloge, et puis il y a Plus Grandir, etc. Comme on aurait pu envisager la construction d’un scénario, finalement.

France Soir, le 07/12/1989

C’est la grande révélation de ma vie. Pour la première fois vraiment j’ai eu confiance en moi. Et cette confiance, c’est le public qui me l’a donnée. Pour Bercy, j’ai le trac bien sûr. Il y a le vertige de la démesure. Mais l’examen de passage est réussi. Les choses essentielles ont eu lieu le premier soir au Palais des sports.

France Soir, le 07/12/1989

Juste avant d’entrer en scène le premier jour, j’ai vu un ami. Un chanteur que j’aime beaucoup. Il m’a demandé : « Pour qui tu chantes ? » Je lui ai dit : « Pour moi, et toi ? » Il m’a répondu : « Pour eux ». Ça m’a sonnée. Je me suis demandée si je n’étais pas en train de me mentir. Deux heures plus tard la communion avec le public m’avait bouleversée. J’avais ma réponse.

France Soir, le 07/12/1989

Précisément pour mieux cerner ce qui s’était passé (à propos du fait d’avoir écrit la chanson A quoi je sers après sa première rencontre avec son public sur scène, NDLR). C’était si gigantesque. Les jeunes, souvent encombrés de tabous, ont tellement besoin d’être compris… Et moi j’ai le sentiment de leur dire, comme Brel dans sa chanson : « Non Jeff, t’es pas tout seul ». Sans aucune prétention, je sais à présent que c’est à cela que je sers. A leur dire qu’il n’y a pas à avoir honte du sexe. Tout est normal dans l’amour. Je n’aurais jamais cru un jour faire partie de ces artistes qui subliment leur public.