Les années Ainsi soit je… et Tour 89

France Soir, le 07/12/1989

Le spectacle sera le même à Bercy. On ne retouche pas un film une fois qu’il est passé en salle. Ici c’est la même chose.

France Soir, le 07/12/1989

C’est bizarre ce début de sérénité. C’est si fragile. J’ai sans doute perdu un peu de paranoïa. Mais d’une certaine façon, c’était aussi un rempart. Peut-être que je suis plus humaine.

France Soir, le 07/12/1989

Peut-être qu’un jour j’écrirai des romans. Mais j’aimerais qu’on puisse dire, comme dans cette préface de Lanza Del Vasto à propos de Luc Dietrich : « C’est un peu comme ces auteurs russes qui écrivent avec leur sang ».

France Soir, le 07/12/1989

Ma chanson Pourvu qu’elles soient douces est un pamphlet écrit comme on se venge… des hommes, des tabous, de l’enfance. Un jour, adolescente, comme j’étais très attirée par les garçons, quelqu’un m’a traitée de « pute » alors que j’étais aussi blanche que le plat de la main. Ça a été terrible. Ça a tout compliqué dans ma tête. Et comme il m’était impossible d’en parler dans ma famille, cette révolte refoulée a généré mon côté castrateur.

France Soir, le 07/12/1989

On dit que c’est mon mentor, mon Pygmalion, Laurent Boutonnat, qui m’inspire… En fait, il est comme mon jumeau. Ses fantasmes sont les miens, et vice versa. Le danger dans cette relation où on est si semblables, c’est la destruction. Heureusement, il y a Bertrand Le Page, mon manager. On vit pratiquement à trois depuis cinq ans. Pas simple, mais riche. J’ai toujours su que le chiffre trois était le chiffre parfait.

France Soir, le 07/12/1989

Le plus choquant pour moi : un homme qui se détourne trente secondes après l’amour. Alors qu’une femme, dans l’absolu, en est incapable. C’est ce que je méprise le plus.

Rockland, le 01/11/1988

En ce qui concerne le dernier clip Pourvu qu’elles soient douces, mes réactions sont trop personnelles pour que je puisse les dévoiler. Laurent a écrit le scénario et j’ai laissé faire la construction. C’est vrai qu’il a coûté très cher, et on peut penser à une folie douce ; mais justement, la seule liberté au monde, c’est la folie. Il est déjà difficile de donner un sens à sa vie… De toute façon, c’est nous qui mettons l’argent dans nos clips; ça ne me gêne pas de devoir manger des pâtes tous les soirs pour m’offrir cette folie. Je sais qu’un jour il faudra revenir à une sobriété totale, car la barre est placée de plus en plus haut…