Les années Anamorphosée et Tour 1996

Radio 21, le 21/10/1995

Cette envie que d’avoir un nouveau regard. Maintenant, parler de métamorphose radicale: non, bien sûr que non, je suis toujours la même, si ce n’est qu’on apprend tous les jours et que la vie fait que, ou vous changez, ou une fois de plus vous apprenez des choses et, cette vie va vous diriger vers d’autres choses, d’autres envies, d’autres pensées.

Radio 21, le 21/10/1995

Ma vraie préoccupation est dans le fond mon passage et notre passage dans le monde, enfin dans notre vie terrestre donc, c’est vrai que fatalement, on regarde l’autre avec un peu plus d’attention.
Mais, j’ai toujours regardé l’autre, j’ai toujours été sensible à la sensibilité de l’autre. Maintenant c’est vrai que c’est peut-être moins concentré sur moi. Peut-être d’avoir décidé tout simplement d’accepter de vivre, et cette acceptation vous ouvre des portes énormes et vous ouvre très certainement, en tout cas, vous acceptez le regard de l’autre et vous acceptez de porter le regard sur l’autre.

Radio 21, le 21/10/1995

La mort fait partie de la vie, donc, est-ce que j’ai apprivoisé la mort ou est-ce que la mort m’a apprivoisée : je ne sais pas bien, si ce n’est qu’être attirée par les mêmes choses, moi, je n’appelle pas ça de la morbidité mais simplement un intérêt, en tout cas une interrogation quant à la mort. Maintenant, la vie, je tente de l’accepter et de l’apprivoiser. Je vis au quotidien de la même façon que vous vivez, donc, bien sûr que c’est une préoccupation.

Radio 21, le 21/10/1995

J’ai découvert un livre qui je pense m’a beaucoup aidée et qui est très, très intéressant, qui s’appelle Le livre tibétain de la vie et de la mort et qui parle de cette acceptation de la mort et qui vous parle de la vie comme jamais on n’en a parlé.

Radio 21, le 21/10/1995

Mon passage en Inde c’était juste un voyage éclair (durant l’été 1989, après la première partie du Tour 89, ndlr), à savoir que quelquefois on a des urgences, il faut absolument partir, donc j’avais choisi l’Inde parce que… je ne sais pas. Je n’ai pas ressenti grand chose en Inde. Maintenant, je sais qu’aujourd’hui, si j’y retournais, ce serait tout à fait différent. Donc l’Inde, a priori en tout cas sur ce premier voyage n’était en aucun cas dirigé par telle ou telle pensée.

Radio 21, le 21/10/1995

Faire appel à des instruments live donne toujours cette connotation rock’n roll mais en aucun cas, ce n’est ma revendication. J’avais réellement le souhait que d’avoir des guitares, avoir une batterie live, une basse donc, toutes ces choses font que le climat est un peu différent.

Radio 21, le 21/10/1995

J’écoute beaucoup Bob Marley, je me suis racheté Hotel California, j’ai découvert,comme tout le monde je pense, Alanis Morissette, que j’aime bien. Harvest, Neil Young, donc, que j’aime vraiment, vraiment beaucoup. Et je m’aperçois de plus en plus que, indépendamment de l’aspect musical, c’est la voix et, la particularité d’une voix qui me touche énormément. Et c’est vrai qu’entre Neil Young et Bob Marley, ce sont des voix qui viennent d’ailleurs.

Radio 21, le 21/10/1995

(Le Tour 89) : un grand souvenir. Je me souviens du public belge très, très bien. Je l’ai réellement en mémoire. Un moment qu’on a une fois dans sa vie, parce que je crois que la première fois est la première fois. Si je dois refaire une scène, je ressentirai des choses différentes mais, c’est de la même façon que quand on rencontre quelqu’un, la première fois, la première nuit, le premier moment est quelque chose d’absolument magique et qu’on ne peut pas vous enlever. Donc, c’est quelque chose d’assez étonnant.

Radio 21, le 21/10/1995

J’ai beaucoup de chance, je le sais. Beaucoup, beaucoup de chance. J’ai eu beaucoup de monde mais, ce qui est plus important, toute cette masse, finit par ne faire plus qu’un aussi. C’est un beau cadeau de la vie.

Le Soir, le 25/10/1995

Je pense d’abord qu’elle est une artiste courageuse et de grand talent. Que je n’ai jamais rencontrée, mais je crois qu’elle me connaît. C’est du moins ce qu’on m’a dit. Toutes les deux, on a certainement en nous ce goût pour la provocation, d’évoquer des non-dits et peut-être cet intérêt pour l’image. Apparemment, c’est aussi une grande bosseuse et c’est vrai que j’aime assez le travail.