Les années Désobéissance et Paris La Défense Arena 2019

Alouette, le 23/12/2018

C’est un tout, tout jeune compositeur qui a 19 ans, qui s’appelle donc Léon Deutschmann, que je connais, que je connaissais un peu intimement, j’oserais dire, et c’est quelqu’un qui est tout, tout neuf dans ce paysage musical mais qui a beaucoup, beaucoup de talent, lui aussi. C’est quelqu’un qui est d’une formation classique, qui joue lui-même du trombone et qui découvre, qui a appris comment composer une chanson et qui a quelque chose, je trouve, en commun avec Laurent Boutonnat en terme de mélodies : quelque chose de très, très émouvant, très sensible. Et, j’ai beaucoup aimé cette rencontre, aussi.

Alouette, le 23/12/2018

Je crois que j’ai toujours été un peu désobéissante. J’ai du mal avec les cadres. J’aime la différence, j’aime être différente, tout simplement, être moi-même avant tout, mais être différente. « Désobéissance », oui, ça me va très bien, et même dans ce monde actuel, je crois qu’on a plus envie de désobéissance que de rentrer dans des cases, d’avoir un vêtement trop serré. Ça ne me convient pas !

Alouette, le 23/12/2018

Ça faisait très, très longtemps que je voulais travailler avec Jean-Baptiste qui était très, très occupé. Et quelques années plus tard, trente ans plus tard, je rencontre enfin Jean-Baptiste Mondino qui me dit : « Oui, je veux ». J’avais le titre, je lui ai dit : « Voilà, je voudrais que cet album s’appelle « Désobéissance ». À quoi penses-tu ? ». Et j’avais en tête également, sans le lui dire, que de retrouver des codes un peu anciens, avec cette silhouette. Et puis il s’est dit : « Désobéissance, il y a cette désinvolture, je te verrais bien rentrer de la guerre ». Donc, il pensait peinture. Je lui ai dit : « J’adore cette idée’. Il m’a montré après, on appelle ça des moodboards – vous savez, on vous présente quelques idées, des évocations – et je lui ai dit : « C’est une direction magnifique pour moi. J’adore ! » Et là, je l’ai laissé faire. Il est entré dans mon univers. C’est quelqu’un qui dit de lui-même qu’il se met à la place de l’artiste avant de penser à lui comme photographe. Et puis voilà, après c’est un truc au millimètre. C’est-à-dire que la pose, par exemple, dans le fauteuil, il prend très, très peu de clichés, mais c’est quelqu’un qui va travailler très longtemps l’inclinaison du pied, de la jambe, où est-ce qu’on va mettre le sabre, à terre. Il m’a demandé également si je pouvais rapporter des vanités, donc je lui ai amené la tête de mort, je lui ai amené un aigle royal, etc. Donc tout s’est fait ensemble, mais malgré tout, c’est quand même lui qui a eu cette idée principale de faire un tableau. Il s’est dit : « Sortons du Louvre et amenons le spectateur – je ne sais pas comment on va le nommer – et voyons ça sur une pochette. Amenons-le non pas dans un musée mais dans la rue, dans un magasin ».

Alouette, le 23/12/2018

Je vais rester totalement dans le mystère ! Ce que je trouve très, très, très joli là-dedans, c’est justement l’idée que chacun s’empare de ce visuel et interprète ce qu’il aura envie d’interpréter. Bien sûr, nous avons, nous, mis des ingrédients. Maintenant, quels sont-ils ? Ça, j’avoue que je ne le dirai pas parce que je pense qu’on ne demande pas à un Velasquez ce qu’il aura voulu dire sur sa peinture. Je trouve que cette part de mystère est importante, mais importante aussi pour la personne qui va découvrir l’œuvre ou la photo, ou que sais-je…

Alouette, le 23/12/2018

Je crois que tous les jours sont différents. Le doute qui est toujours présent, l’excitation, c’est évident. Un grand vertige et à la fois une envie incroyable que d’y retourner. Et puis surtout une préparation, à vrai dire, c’est beaucoup de travail et je vais commencer surtout – j’ai commencé déjà – mais ça sera vraiment en janvier. Il y a des choses qui pointent leur nez, mais le gros du travail va commencer en janvier.

Alouette, le 23/12/2018

Je ne vais pas dans un stade qui est ouvert, parce que cette période de juin, tout le monde le sait, il fait jour très tard et que j’avais envie, moi, comme je l’ai toujours fait de rentrer dans le noir pour avoir quelque chose de plus impressionnant, si je puis dire. Donc il a fallu trouver un lieu qui avait un toit, et puis d’autres stades qui ont un toit, il y en a très, très peu et ils ne sont pas libres. Donc finalement, on s’est dit : « Voilà, faisons un spectacle unique dans ce lieu » comme je l’avais fait à Bercy, et c’était un moment qui était inoubliable, avec cette idée qui est compliquée aussi pour moi de faire venir le public de province. Je sais que ce n’est pas simple. Ce n’est pas un manque d’humilité de ma part, mais voilà, si on veut quelque chose d’incroyable, il faut se donner, et moi je me donne les moyens. J’espère que les gens apprécieront.

Alouette, le 23/12/2019

C’est le cadeau d’une vie. Je n’ai pas d’autres mots. J’ai une chance incroyable. Que vous dire ? C’est une chance, c’est un bonheur quotidien. C’est rassurant, et à la fois, je parle souvent, j’évoque le vertige, mais parfois ça fait très, très peur aussi parce qu’on se dit forcément qu’on est jugé, on vous attend, selon l’expression, au tournant. On a envie du meilleur, du plus grand, du plus beau et j’imagine qu’on a ses limites aussi. Mais j’espère leur offrir ce qu’ils attendent.

Alouette, le 23/12/2018

Je crois que tous les artistes vous diront qu’un public transporte. Il y a une communication, et d’émotion qui est inouïe. C’est compliqué de décrire une scène, la sensation qu’on a sur scène, mais là encore, c’est quelque chose d’unique et de prodigieux, mais ça fait peur aussi !

Alouette, le 23/12/2018

Je n’arrive pas à m’envisager plus tard. Je suis dans l’instant présent autant que faire se peut. Je préfère ne pas m’envisager plus tard.

Alouette, le 23/11/2018

D’être le plus sincère possible, de ne pas essayer de copier le voisin, de ne pas essayer d’être dans l’air du temps, d’être le plus sincère et le plus créatif. Et puis donner du fond aux choses. La forme est jolie, souvent, mais le fond est plus essentiel, je trouve.