Les années L’autre… et Dance Remixes
Podium, le 01/05/1991
Dans le clip, il y a cent enfants, des enfants très, très marqués. On a choisi ces enfants pour représenter une innocence ou peut-être des enfants à qui on n’accorde plus d’innocence par rapport à cette génération consciente des choses difficiles de la vie. Ces enfants n’ont plus rien à perdre, ils sont en révolte, une révolte qui mène sur le rien… Ils portent quelque chose en eux qui est très grave. C’est pour cela que nous sommes allés tourner dans un pays de l’Est. |
Podium, le 01/05/1991
Quant à l’enfance, je crois que je ne voudrai jamais la quitter, et je crois qu’elle ne me quittera jamais non plus. L’âge adulte m’ennuie profondément, je préfère rester dans la catégorie de l’enfant. |
Podium, le 01/05/1991
J’ai simplement coupé mes cheveux parce que j’avais envie de changer de tête. Cela fait partie aussi de la naissance. J’en avais assez des cheveux longs, c’est tout ! La couleur n’a pas changé, j’ai trouvé cette couleur et elle fait maintenant partie de moi. Je ne vais pas changer. |
Podium, le 01/05/1991
L’après scène. Je n’apprendrai rien à personne en disant que c’est difficile… C’est un moment de vide et non pas de doute. Une absence d’idées quant à une écriture pour un autre album. C’est pour cela que j’ai laissé passer un peu de temps avant de me remettre à écrire. C’est difficile d’envisager d’écrire après un moment pareil… Le retour au quotidien a été un peu à l’image d’une dépression, mais j’étais quand même relativement entourée. Mais tous ces états de choses très puissants et puis rien, c’est presque inhumain. Tout artiste est amené à vivre cela heureusement ou malheureusement. |
Podium, le 01/05/1991
Je suis très protégée par rapport à ce qu’on appelle le star-system. Je fais très peu d’interviews parce que mon souhait n’est pas d’être dans tous les magazines, sur toutes les couvertures. Pareil pour ce qui est de mes prestations télé, je préfère les choses parsemées à la surmédiatisation. Je n’aime pas parler de moi, je n’aime pas me raconter… |
Podium, le 01/05/1991
La scène est un moment unique. Sur scène, on concentre toutes les émotions, tous les états, autant d’éléments qui font quinze ans de votre vie. Tout est rejeté et balancé comme ça, en deux heures de temps. Il est normal que nous ne soyons plus la même personne que dans la vie de tous les jours. C’est un moment et un endroit privilégiés pour pouvoir exprimer tout cela. Je n’ai pas de projets immédiats de scène. Je souhaitais sortir un album et attendre un peu pour la scène. Je ne veux pas de ce phénomène scène – album, album – scène. J’ai très peur de la répétition des choses rapprochées. |
Podium, le 01/05/1991
Pendant les deux, trois mois qui ont suivi la période de scène, j’ai complètement laissé la feuille blanche et le crayon. J’ai essayé de me ressourcer, de lire des poètes comme Reverdy, Dickinson, l’intégrale de Cioran… Je m’y suis plongée complètement. Et de m’intéresser à autre chose qu’à mon métier, ce qui est très difficile d’ailleurs. Finalement j’ai fait beaucoup de promotion à l’étranger. Une façon de ressentir des choses différentes. J’ai un petit peu voyagé et après j’ai recommencé à penser à l’album. |
Podium, le 01/05/1991
Ce nouvel album est la suite de ma vie, de mes émotions. L’évolution est évidente dans la mesure où je progresse dans le temps. J’espère aussi progresser dans mon travail. |
Salut, le 08/05/1991
Je ne veux pas faire de généralisation, mais depuis que je suis née, je vis dans cet état d’esprit de désenchantement. Et les temps s’avèrent de plus en plus durs, de plus en plus difficiles. Il n’y a plus de grand enchantement c’est vrai, on ne nous offre plus grand-chose. C’est de mal en pis. Mais finalement, ce que j’en dis, c’est plus du domaine du constat que de la rébellion. Même si j’ai des envies de rébellion. Ce n’est pas quelque chose de négatif que ce constat, c’est un autre regard. C’est se dire « ma foi, tout cela n’est pas terrible, ce sont les eaux troubles ». Mais ces états-là mènent toujours à de grandes créations, alors il faut espérer qu’il va se passer des choses intéressantes. |
Salut, le 08/05/1991
L’amour et la mort sont mes thèmes de prédilection, c’est la peur du lendemain, une certaine mélancolie, une tristesse… Peut-être que mon regard a changé, mes mots aussi, par rapport à ce que j’ai pu vivre entre-temps. La forme est un peu différente, mais le fond en aucun cas. Du coup, je me trouve dans le rôle du critique, et avoir ce genre de recul, c’est difficile. Mais enfin un artiste se répète inlassablement, inexorablement. Et c’est normal. |