Les années Point de suture et Tour 2009

Le Grand Studio - RTL, le 12/09/2009

Le tragique. La notion d’incompatibilité de vie privée et vie publique, de médias. C’était un immense, immense artiste. C’est quelqu’un dont j’appréciais les spectacles mais l’homme aussi, sa fragilité, sa sensibilité. Et, c’est tragique. C’est le mot qui me vient à l’esprit, je suis triste.

Le Grand Studio - RTL, le 12/09/2009

Tout travail est, certes un plaisir, un acharnement mais la douleur en fait partie. La douleur parce que les doutes, peut-être la douleur physique parce qu’il faut aller au-delà de soi.

Le Grand Studio - RTL, le 12/09/2009

Je peux vous parler d’une exposition que j’ai découverte à New-York il y a quelques temps, et qui s’appelait « Our Body ». Beaucoup d’écorchés, c’est l’humanité décharnée, découpée. J’avoue que j’avais été très, non pas choquée, mais, très impressionnée, intriguée. Ceci fait partie aussi d’une réflexion et m’a donné l’idée en tout cas de l’envie d’exploiter l’écorché et justement le corps. Et donc, est venue, est née cette idée de l’écorché et j’en ai parlé à Jean-Paul Gaultier qui était enchanté à l’idée de pouvoir créer un écorché multiplié par tous le danseurs. Et c’est le tableau d’ouverture. Ce peut être une source d’inspiration.

Le Grand Studio - RTL, le 12/09/2009

(Le sentiment d’avoir construit une oeuvre ?) Non. Stefan Zweig va construire une oeuvre. J’ai construit quelque chose. Je suis fière de ce que j’ai pu construire, sans prétention aucune. Je suis heureuse d’avoir rencontré un public. Je suis heureuse de cette fidélité.

Le Grand Studio - RTL, le 12/09/2009

L’obsession de laisser une trace ne fait pas partie de moi. Maintenant, pour être tout à fait honnête, j’aimerais que l’on ne m’oublie pas. Mais, ma vie n’est pas finie. Donc, à moi de le construire.

Le Grand Studio - RTL, le 12/09/2009

J’ai imprimé des moments uniques. J’ai une mémoire qui est très, très sélective. Je crois que c’est nécessaire, sinon, on est envahi par trop de choses, et des choses qu’on voudrait ou qu’on a oublié et, c’est nécessaire, je crois, pour sa santé mentale. Et, des choses qui sont inscrites très fortement, bien évidemment, tout au long de ces années, forcément.
Des images de scène, aussi et surtout. Mais, il y en a d’autres aussi, plus douloureuses, mais, qui ont nourri ma vie.

Le Grand Studio - RTL, le 12/09/2009

Je leur dois tout. Je ne sais pas si c’est la vérité, mais j’ai une chance inouïe, je le sais. Ce sont eux qui m’ont soutenue, aidée, qui m’ont probablement permis de vivre. C’est incroyable, c’est incroyable! C’est encore un cadeau de la vie que je ne soupçonnais pas possible pour moi. Et même si on évoquait le travail, laissons le magique opéré et, ce public, pour moi est magique et dans son intensité, et dans sa fidélité. Bien évidemment, j’ai une chance inouïe.

Le Grand Studio - RTL, le 12/09/2009

(Ce métier a été ma survie). C’est quelque chose qui m’a aidé à m’incarner, là où j’avais le sentiment plus jeune de n’être pas incarnée du tout, de n’être attachée à rien, de n’être reliée à rien. C’est fondamental.

Le Grand Studio - RTL, le 12/09/2009

J’ai certainement pansé des plaies. Il y a toujours ce mot qui revient dans le vocabulaire de chacun d’entre nous, c’est : faire le deuil de quelque chose. Malheureusement, je ne crois pas que l’on puisse faire le deuil de quelque chose. On peut tenter de faire réémerger la vie et des choses qui vous aident à tenir, qui vous aident à vous réveiller, qui vous aident à sourire. Tout ce qui est douleur, tout ce qui est doute, tout ce qui est peur, sont là, ancrés, et ça fait partie de votre sang, de vos veines. C’est là, c’est présent, mais c’est sans doute nécessaire, peut-être pas, mais c’est là en tout cas.