15 novembre 1995 – 6

J’ai passé mon permis de conduire là-bas, donc c’était un peu tardif mais c’est vrai que c’était aussi quelque chose d’important pour moi que de pouvoir prendre une voiture. Ça parait désuet comme ça, mais que de pouvoir rouler… C’est vrai que les distances, là-bas, et les paysages sont magnifiques. C’est une sensation de liberté, tout simplement dont j’avais envie.
J’ai un sens de l’orientation absolument déplorable. Vous savez, parfois on n’explique pas bien les choses, il suffit de changer d’univers pour s’autoriser certaines choses. Effectivement, c’est une peur que j’avais en moi que d’être seule à un volant parce qu’on m’a toujours dit que c’était dangereux et qu’éventuellement, je n’y arriverais pas. Et vous vous apercevez que c’est une conquête phénoménale que de décider et seule, et dans une autre langue, dans un autre pays, donc c’est une satisfaction un peu puérile, mais très agréable.