Les années Innamoramento et Mylenium Tour

Le Mag - MCM, le 10/06/2000

Les américains sont très investis dans leur travail. Ce sont des personnes qui n’ont pas peur du succès et, qui le revendiquent même. C’est une rigueur dans le travail surtout. Maintenant, est-ce que j’ai appris ça d’eux, je n’en sais rien. Ne serait-ce que pendant les tournages de vidéos,chacun est réellement à sa place et s’investit dans son travail. Il n’y a pas de mélange entre le sentiment et la fonction. Parfois c’est désagréable, mais parfois c’est agréable parce que c’est efficace et que ça va vite.

Le Mag - MCM, le 10/06/2000

On ne peut pas ignorer totalement la présence des caméras (lorsque les concerts sont filmés, ndlr). Maintenant, je crois qu’il y a une dimension telle en scène qu’on finit par oublier ces choses-là. Dans les dix premières minutes, c’est assez présent, et puis après, je fais totalement abstraction. Et le spectacle est totalement le même avant, après.

Le Mag - MCM, le 10/06/2000

Jusqu’à présent, ça a été un refus de ma part. Plusieurs fois, on m’a, j’allais dire « proposé » de faire un album anglais ou dans une autre langue. Dans la mesure où j’écris moi-même mes textes, il m’est difficile d’envisager, ou une adaptation de quelqu’un d’extérieur, ou moi-même, je ne possède pas la langue suffisamment pour pouvoir traduire. Et dans la langue française, dans ma langue en tout cas, j’aime bien jouer avec les mots. Donc c’est très compliqué de trouver ça dans une langue qui n’est pas la vôtre.

Le Mag - MCM, le 10/06/2000

Les peintres que j’aime : Egon Schiele, évidemment. J’aime Max Ernst. J’aime Picabia. Et, je vais oublier probablement tous ceux que j’aime ! Mais, j’aime la peinture, oui. Ce sont des moments très privilégiés.

Le Mag - MCM, le 10/06/2000

Est-ce de l’inconscience ? Je n’en sais rien. Mais je ne pense pas à ces moments d’hypothétique danger. C’est un moment spontané. J’ai mis beaucoup de temps avant que de faire monter quelqu’un sur scène. Et, je préfère là encore une spontanéité. Donc il m’est arrivé, ce n’est pas systématique, de faire monter quelqu’un. Et, dans ces cas-là, non, je pense à autre chose qu’à un danger. Plus un partage.

Le Mag - MCM, le 10/06/2000

Pourquoi la Russie ? Parce que quand j’ai commencé ce métier, ils ont diffusé énormément de vidéos. Et puis, il y a des personnes là-bas qui ont beaucoup travaillé sur moi. Et j’avais très envie de découvrir la Russie, en tout cas son public.

Le Mag - MCM, le 10/06/2000

Je ne peux pas vous dire que je connais bien la Russie, si ce n’est que Saint-Pétersbourg est une ville magnifique, que j’y ai fait quelques rencontres qui sont assez jolies aussi, avec beaucoup d’artistes, des peintres notamment.

Le Mag - MCM, le 10/06/2000

La Russie, c’est un changement parce que c’est un public qui n’est pas « acquis », si tant est qu’on puisse avoir un public acquis, mais vraiment là, c’était quelque chose d’assez étonnant. D’autre part, ils sont quand même assez brimés : ils n’ont pas le droit de se lever pendant un concert, ils n’ont pas réellement le droit de manifester leur joie, et ils l’ont quand même fait, à la fin du concert : ils se sont levés, ils se sont approchés au bord de scène. Ce sont des moments assez forts.

Le Mag - MCM, le 10/06/2000

J’ai cette culpabilité, oui, mais j’ai ça en moi : j’aime le travail. C’est quelque chose que j’aime profondément. Je me nourris de ça très facilement. L’oisiveté ne me sied pas du tout !

Le Mag - MCM, le 10/06/2000

Il y a beaucoup d’artistes qui aiment prendre la main de leurs camarades et faire une prière avant de monter sur scène. J’avoue que je ne connais pas ça. Et après le travail, c’est terminé. Après, chacun ponctuellement apprécie ou n’apprécie pas le moment. Mais c’est plus quelque chose, j’allais dire, un état solitaire, de solitude, en tout cas pendant la première heure. Mais ce qui ne vous empêche pas les éclats de rire. Et, quant au résumé du concert, non !