07 avril 1991 – 29

Je ne sais pas si on peut parler d’un manque. C’est très troublant, la scène. En tout cas, la façon dont moi j’ai abordé la scène et la façon dont je l’ai ressentie, c’est quelque chose de très troublant. Donc c’est quelque chose qui marque énormément. Là aussi, c’est difficile pour moi d’en parler parce que c’est très riche. C’est une grande émotion qui fait partie maintenant de mes souvenirs.
Mais, dans la mesure où c’est aujourd’hui, je peux le considérer comme étant du passé. C’est une plaie. En tout cas, dans mon souvenir, c’est une plaie parce que c’est quelque chose que je n’ai plus, actuellement. Ce qui ne veut pas dire que j’ai envie d’y retourner tout de suite non plus. J’ai envie de vivre dans ma vie des choses très, très fortes. Donc, je sais que je ne pourrai pas les renouveler quotidiennement. Donc je sais que ma première fois sur scène, c’était quelque chose d’incroyable pour ma vie. Est-ce que je ressentirais les mêmes choses si je remonte une deuxième fois sur scène ? C’est la question, en fait, que je me pose. Donc, c’est en ce sens que c’est très déstabilisant.