25 octobre 1995 – 3

Dès la sortie du film Giorgino, je suis partie aux Etats-Unis et je suis restée là-bas neuf mois. J’ai eu une coupure avec le monde d’avant. L’idée de prendre ses bagages, de n’avoir aucune racine, c’est assez nouveau pour moi. C’est la première fois, depuis les dix ans que je travaille, que j’ai ressenti ce sentiment de liberté, de vivre réellement. Vivre à Paris, ça me devenait insupportable, même si on est responsable de ça. Il arrive un moment où on s’enferme dans ses propres névroses, ses propres angoisses. Je finissais par m’enfermer et perdre quelque chose de fondamental. Le succès vous isole, donc ça s’était accentué.