Pourquoi ce premier tube
à scandale : "Un, maman à tort, deux,
l'infirmière est belle, trois, je l'aime..." ?
Mylène Farmer : (Evasive)
J'aime toujours les plaisirs impolis... Le texte a
été un handicap au départ, mais ce
côté sulfureux existe même s'il
dérange. J'aime ce qu'on m'interdit !
Mylène,
je trouve superbe ton premier 30 cm Cendres de
lune. Tu y
abordes surtout la sexualité féminine...
Mylène Farmer : Non, pas la sexualité, mais la
sensualité. Ce mot
se rapproche plus de moi... Je ne pense pas être une bombe
sexuelle !(Elle
rit.)
Disons alors les
émotions, les vibrations physiques. Pourtant Vieux bouc est une espèce de
messe noire.
Mylène Farmer : (Après
un long silence)Il
m'arrive d'avoir le feu dans les
veines. De temps en temps, je suis le Diable !
(Effaré.)Alors
tu jettes des sorts ?
Mylène Farmer : Non, non, rassurez-vous ! Mais quand
j'étais petite, je
modelais des poupées aux effigies de quelques personnes. Je
ne les ai jamais percées avec des épingles.
Dans Chloé, on trouve encore l'enfance !
Mylène Farmer : C'est ma comptine... et aussi l'innocence et
la cruauté des
enfants. C'est diabolique ! (Encore
!) Une petite fille aux yeux bleus et au sourire
angélique qui vient vous dire qu'elle a tué sa
petite copine...
(Enervé.)Est-ce
de la sororité ou de la lesbianité ?
Mylène Farmer : Non, ce n'est pas mon propos. Il serait plus
intéressant de
poser cette question à l'auteur qui a écrit cette
chanson, car c'est un homme. Il a projeté ses fantasmes sur
moi.
Parle-moi de toi.
Mylène Farmer : On peut chanter "je suis libertine, je suis
une catin", et avoir
beaucoup de pudeur. Il faut savoir garder des choses qui
n'intéressent que vous. Il ne faut pas faire de vivisection
de l'artiste. Je n'ai pas à ouvrir mon ventre. S'il y a
quelque chose à dire de moi, c'est que je suis une personne
très nerveuse, en aucun cas passive. Voilà !
(Rires.)
Tu crois aux
valeurs individuelles comme la sincérité,
l’intégrité ?
Mylène Farmer : Oh ! là ! là ! J'ai
horreur de ces mots ! Faire
ce métier, c'est un manque de
sincérité.
Tu aimerais que ton
homme reste à la maison ?
Mylène Farmer : Non, pas du tout ! Je
préfère rester avec mon
petit singe E.T. qui est déjà suffisamment
caractériel...
Si un homme
t'agresse sexuellement dans la rue, que fais-tu ?
Mylène Farmer : Ma main dans la figure ! Je tape ! Vous
connaissez l'histoire de cette
femme violée par trois hommes. Ensuite elle a
laissé son adresse et son téléphone en
leur assurant que ça lui avait bien plu. Elle leur a
donné rendez-vous chez elle, les a endormis et
castrés. C'est le genre de choses que je pourrais faire !
Si c'est une femme ?
Mylène Farmer : Je lui réponds "je ne suis pas
celle que vous croyez".
Tu es une fille
à pédés ?
Mylène Farmer : Non. J'aime les gens que j'ai envie d'aimer.
Peu importe leur
sexualité. Les homosexuels m'ont toujours porté
un grand intérêt et de la chaleur. J'en suis
ravie, mais je ne vis pas dans leur monde. Il est vrai que je travaille
avec des homosexuels et que je m'en porte bien ! (Rires.) J'ai
très faim. C'est bientôt fini ?
A
l'église, tu te marierais comment ?
Mylène Farmer : Toute nue !
Ton
héroïne favorite de roman ?
Mylène Farmer : Justine de Sade, évidemment.
Comme
pâtisserie, que serais-tu ?
Mylène Farmer : Une religieuse ! (Sans
hésitation.)
Comme fleur ?
Mylène Farmer : Une tulipe noire.
Si tu
étais un poisson ?
Mylène Farmer : Je déteste les poissons. J'adore
le foie gras.
Sur une
île, tu emmènes un seul livre. Lequel ?
Mylène Farmer : J'hésite. Disons : la
moitié des oeuvres de
sainte Thérèse d'Avila et la moitié
des écrits du marquis de Sade.
La
dernière fois que tu as fait l'amour ?
Mylène Farmer : Je ne réponds pas !
(Faussement offusquée.)
Ton homme
idéal ?
Mylène Farmer : Mickey Rourke.
Avec qui ferais-tu
du cinéma ?
Mylène Farmer : Stanley Kubrick.
Et ta
réincarnation ?
Mylène Farmer : J'étais un petit rongeur et je
redeviendrais rongeur !
Tu as
déjà fait l'amour dans une sanisette ?
Mylène Farmer : Non, jamais ! Je vous le jure.
La
première fois qu'un garçon t'a dit je t'aime,
c'était comment ?
Mylène Farmer : Il ne me l'a pas dit.
Comment tu dors ?
Mylène Farmer : Toute nue. J'ai trop faim. C'est fini !